1.5.04

Irak: l'économie des mots

Amendons le dicton. Une image vaut mille mots... minimum! Ici, dix feuillets noircis ne contiendraient qu'une pâle fraction de ce que m'inspirent ces trois photos. Mieux vaut les laisser parler d'elles-mêmes.
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À Nuremberg, le vainqueur, le camp qui désormais définirait la civilisation, dut lutter comme Jacob avec l'ange contre la défense systématique du vaincu: «J'obéissais aux ordres».

Soixante ans plus tard, conformément à la Zeitgeist décadente d'un empire sans valeurs ni mémoire ni conscience ni vergogne, la défense est que les soldats mécréants ignoraient la teneur de la convention de Genève, et que l'État-Major de la coalition ignorait ce que faisaient ses bidasses. En un mot comme en mille, aussi croche que la tour de Pise, c'est l'héritage des sixties: des enfants dans des corps d'hommes, de femmes prêts à céder la dignité d'adulte pour jouir des protections consenties aux irresponsables. Et c'est ainsi qu'on poursuit McDonald's parce qu'on ignorait que leur bouffe était grasse, et MacDonald Tobacco parce qu'on ignorait que la clope est cancérigène, et qu'on urine sur des prisonniers de guerre nus et cagoulés parce qu'on ignorait que c'est interdit par la convention de Genève.

J'avance ceci, que ce spectacle trahit un état d'humanité encore plus pestilentiel et désespérant que celui de 1946. Non pas le spectacle des tortures, mais celui des tortionnaires qui s'expliquent...