9.12.03

Suicide: Mind your own beeswax!

Que d'encre a coulé depuis que ce pauvre diable de Léon Lafleur, directeur général de Saint-Charles Borromée (un hopital? Un asile? Un hospice? Pas moyen de le savoir, noyés que sont tous les textes dans une sauce PC qui en masque l'essence), s'est suicidé dans un hotel suburbain la semaine dernière, non sans avoir adressé une lettre au Devoir. De l'encre, de l'encre. Présomption des motifs, condamnation unanime du geste (ah le bêlant concert des ovins dont un frisé vient d'embrasser la gueule du loup, on les sent grelotter dans la nuit, on les ouït bééééatifier sa sainte mémoire immaculée, on s'amalgame laine à laine avec eux tous qui ne sont qu'un, attendant l'aube. Dans l'angoisse. Dans l'odeur d'urine et de peur. Dans une logique de démission qui prend le nom de solidarité), répartition des responsabilités. On le plaint, le maudit, le sanctifie, le discute, et encore ce n'est rien. Maudit peuple de pissous sans vergogne qui s'imagine que tout le regarde, y compris le suicide des autres. Quand ce sera mon tour, qu'il n'y ait pas un chien de journaliste pour écrire son opinion insignifiante à propos de ce que j'ai fait avec ma vie.