1.12.03

Mon brother barbu de Bordeaux

L'OldCola, qui n'a rien voulu savoir que je lui envoie mes livres et est allé les chercher à Paris, vient de se fendre d'un post sur Vamp. Je redoutais ce moment, sachant qu'il lit activement, plume en main, anéantissant marges et interlignes, et n'étant pas disposé à discuter ce livre pétrifié dans ma jeunesse. C'était mésestimer sa classe et sa délicatesse, dont j'ai pourtant déjà reçu tant de preuves et que je me flatte parfois de mieux voir d'ici, outre-Atlantique, que certains de ses proches.

Non pas que son article soit conçu pour être gentil: ni lui ni moi n'avons de goût pour ces fausses copineries. Mais il l'a miséricordieusement (et, j'en suis persuadé, au prix d'herculéens efforts) distillé, divisé, cristallisé en quelques irréductibles vérités qu'il tenait à exprimer. Résultat: un regard neuf et détaché, rafraîchissant, sur ce livre qui m'a fondé et qui mérite aussi cela, tout en méritant bien pire. Aucun sentiment ne se compare à celui d'être, selon soi, bien lu. Pas les succès de vente, pas les louanges immodérées.

Nonobstant le lien ci-haut, je reproduis pour moi sa recension.

CHIMÈRES CONSISTANTES
Ou entre Mythomanie Hyperbolique et Hydre Verbomotrice [plutôt verbopropulsée]
ou Vamp et Ire


Au début il y eut l'Accident. Quelques détails croustillants plus tard Nanane engendra Christian Mistral.
Et en l'an de grâce 1986 le Sieur pondit Vamp

Où personne ne semble absent à l'appel.
Et chacun a laissé une cicatrice pour qu'on se rappelle de lui chaque fois qu'on la contemple.
Rien d'extraordinaire là.
L'habituel du commun des mortels à travers leur quotidien.

La différence semble être que le commun n'aime pas contempler ses cicatrices, comme si elles ne lui appartenaient pas. Comme s'il pensait les avoir volées.

Hymne à l'Acquis, qui sculpte l'Ego, d'autant plus facilement qu'on se plaît à observer la Mutation, qui l'éloigne de l'Accident. Que ce soient les Mutations des autres ou la nôtre.

Si Vamp a un mérite c'est de nous rappeler que nous avons vécu ça, dans notre adolescence. Et que l'Art consiste à le vivre en permanence. Si l'Art existe.

Le reste ce ne sont que des Mots.


Certains de ces vers (car c'est un poème) sont vrais, je le sais. Les autres, s'il fallait qu'ils le soient et qu'ils le demeurent, je trouverais ça cool en chien.