Compatir, se boyauter: l'amitié schizo
C'est toujours la même chose, douze heures plus tard, je sais plus où me garrocher dans mon vaste moi-même dichotomique. Il m'explique comment le système l'encule et je compatis, je me dis que ce n'est pas parce qu'il le comprend à fond, au point d'en faire la toile de fond de son roman, qu'il peut l'utiliser à son profit, le système. Je compatis, je le répète, et j'admire son intégrité, je le lui dis, souvent, le plus possible, ça le réconforte un petit peu, pas beaucoup, et puis il part, et puis douze heures plus tard je suis comme ci, comme ça, tout à fait comme maintenant: j'oublie que c'est lui, mon ami, je considère seulement le Boomer baisé par un système qu'il a contribué à créer, qui cherche désespérément autour de lui les visages de la révolution pour ne trouver que des pourris amoraux, vicieux sans malice, robotisés, animalisés, dépassionnés, leurs regards avides et inquiets et aveugles cherchant la même chose que lui, tous ces Boomers échoués sur les berges arides de leurs monstrueuses promesses, et je me marre, je ris d'un grand rire jaune et triste et métallique, j'en pleurerais de joie bilieuse si ce n'était que je souhaite mes yeux secs et nets pour les regarder consommer leur panique jusqu'au dernier hoquet incrédule. Peace, man. Love. This is the dawning of the age of Aquarius. Let the sun shine in. How does it feel? To be on your own? A complete unknown? Just like passing a stone, except it's your life you're pissing away? Je n'en reviens jamais de vous détester toujours autant. De vous aimer douloureusement un à la fois et de vous haïr tous en tas. J'en reviens pas.
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