8.8.03

Aller vivre avec lui

C'est ce qu'elle n'a pas fait. Elle s'appelle L. Lui, c'est Maynard. Il est né mâle en Québec vers 1971 et paie pour depuis lors. Je suis tombé sur son blog cette nuit. Ça m'a fâché avec moi-même à nouveau. Faut que je parle à ma génération qui s'étiole. Faut que je la convainque que le bonheur est une fausse valeur, un lapin de métal après lequel on nous fait galoper comme des lévriers au cynodrome: l'attrapent-ils que le goût de courir leur sort aussitôt des pattes. Le bonheur est l'absence de désir, la béatitude, l'homme couché sans bouger ad vitam aeternam: le bonheur, c'est la mort. Pourquoi livrer des combats de couillons, perdus d'avance? Visons plutôt la sagesse et la sérénité, soyons résignés au décès de la chevalerie, laissons venir la mort sans flirter avec elle, existons dans l'honneur et l'action et, si possible, un petit peu de passion. Viens mourir avec moi

Maynard est un Vamp, tardif mais authentique. Comme Patrick, comme Bertrand, comme tous ces gars dépassant trente ans dans un monde sans ressemblance avec celui qu'on leur avait promis, un monde sans femmes et sans familles sinon le royaume étouffant de leurs mères. Un monde hijacké par les Boomers, qui ne mourront jamais cependant que leurs flos agonisent. Un monde de jobs plates et précaires et payées des clopinettes. Ça ne changera pas, mes frères: il faut trouver sa joie et sa raison ailleurs. Il faut rugir et vivre ou alors se flinguer.