Thinking aloud, reflecting along
Pour l'aimer mieux, je devrais l'aimer moins. Moins sérieusement. Il faudrait qu'elle me plaise et pas plus. Comme ça, je pourrais être là pour elle quand elle en a besoin, l'accueillir gaiement quand elle vient, la bercer ou l'écouter ou lui parler ou la baiser selon ce qu'elle souhaite, sans qu'interviennent quelque exigence ou nécessité de ma part, je serais juste joyeux quand elle est là et pas triste le reste du temps. Et quand j'y pense comme ça, l'affaire paraît claire comme une ex-forêt laurentienne. C'est quand j'y songe de l'autre façon que ça foire. La façon entière et romanesque et ambitieuse, celle qui me la montre près de moi relisant mes pages du jour et me félicitant et me critiquant et me suggérant et m'ouvrant les yeux et calmant mes colères lorsqu'elles sont inutiles et les encourageant lorsqu'elles sont nécessaires et toutes ces choses qui font la différence entre une histoire de peau et une histoire de coeur.
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