27.10.03

La voie du milieu

Mes circulaires-girouettes ont suscité d'intéressants commentaires, dont un proprement fascinant, signé Bertrand Laverdure. Jugez-en plutôt:

Ce que je préconise c'est la voie du milieu.

D'un côté il faudrait rétablir le système des écoles normales. Il faudrait que la profession d'enseignant soit aussi valorisée que celle de médecin ! Tâche ardue tu me diras. Ce sera un long processus, mais on y arrivera.

Un jour il va falloir qu'on en arrive à coter les enseignants. Selon leur dossier scolaire, leur habileté pédagogiques et leurs connaissances. Il y aurait des enseignants A, B et C.

D'un autre côté, il faudrait garder les frais de scolarité le plus bas possible et répartir, sous la coupe d'une loi sévère, les meilleurs profs dans tous les établissements.

Certes, les bons professeurs se retrouveraient avec des classes nombreuses, mais leur salaire serait en conséquence. Comme à l'université, ils emploieraient des assistants-professeurs, même au secondaire.Ces profs A feraient partie de l'élite de nos sociétés, au même titre que les médecins et les ingénieurs informatiques.

L'enseignement deviendrait un sport d'élite. Dans les matières moins problématiques il serait plus facile de devenir prof A.

Mais l'intérêt de la chose serait que dans tous les établissements, privés comme publics, la masse des étudiants serait exposée à autant de champions transmetteurs de connaissances.

Il faudra un jour constater sérieusement la différence entre un professeur vivant, clair et savant et un tire-de-la-patte-je-m'en-va-chercher-mon-salaire-pis-vite.

Les cotes d'enseignants devraient diminuer de beaucoup les sévices des profs de cette deuxième catégorie.

Un excellent professeur saura motiver plus que les doués. C'est vers cet objectif que devrait se concentrer la réforme de l'enseignement au Québec. Motiver les gens qui sont déjà curieux de nature, ça ne relève pas d'un programme national d'éducation très inventif. Mais motiver des gens plus difficile à intéresser au savoir, voilà tout un exploit qui ne saurait être laissé entre les mains de tout un chacun.